Préparer votre jardin pour l’hiver afin d’en assurer le succès au printemps

Whole, Earth & Sea est fière de travailler avec des particuliers et des entreprises qui sont passionnés par la santé et le bien-être, tout en étant soucieux de l’environnement. Camil Dumont est commissaire au Conseil des parcs et des loisirs de Vancouver, en Colombie-Britannique. Il est également agriculteur en chef et directeur administratif de l’Inner City Farms Society, une organisation d’agriculture urbaine à but non lucratif ayant aussi son bureau principal à Vancouver.

Pour renseignements, consultez le : magazine Trek

 

Tandis que je récolte mes derniers navets, carottes et courges d’hiver, je regarde l’état de mon jardin. Il est temps de « mettre au repos » votre jardin pour l’hiver. Les jours raccourcissent, les pluies sont plus fréquentes et la nuit, l’air est froid. L’automne est bien là. C’est le moment d’examiner la saison de croissance précédente et d’en tirer les leçons pour préparer l’année à venir.

Le moment est venu de jeter un regard rétrospectif sur une autre saison de croissance et de planifier l’année suivante en intégrant les leçons apprises. J’essaie de tenir compte de trois aspects lorsque je commence à préparer mon jardin pour la saison : la santé du sol, la préparation en vue du printemps et les attentes esthétiques.

Je veux enrichir le plus possible mon espace de culture et que mon sol abrite une communauté vibrante d’insectes et de bactéries, un mélange de nutriments favorables aux plantes et une saine structure physique. Je dois m’assurer qu’aucune partie du sol ne reste exposée aux éléments. En effet, le sol laissé à nu en prend un coup, sa structure se brise et les éléments nutritifs en sont lessivés. J’ai recours à trois méthodes pour protéger mon sol : un paillis de feuilles, des cultures de couverture et une bonne résistance à trop bien nettoyer.

Couvrir de paillis

J’ai l’habitude de ramasser le paillis de feuilles moi-même. C’est mon principal outil à l’automne pour assurer la santé du sol. Je cherche des érables dans mon quartier et, à l’aide d’un râteau et d’une brouette, je ramasse les feuilles mortes pour en faire du paillis. Il importe peu que d’autres essences finissent dans le lot, mais j’essaie d’éviter les feuilles de chêne, car elles ne se décomposent pas vite. Une couche de feuilles de 10 à 20 centimètres (4 à 8 pouces) s’est révélée constituer un excellent paillis d’hiver pour mon jardin. Les vers et les insectes s’y complaisent particulièrement et le sol est à l’abri des éléments. De nombreuses jardineries vendent également du paillis à feuilles. Il est généralement assez beau et sombre, car il a été composté pendant un certain temps. Du moment que vous faites confiance à votre source, c’est une autre excellente façon de vous procurer du paillis.

Recouvrir le sol

La culture de couverture, parfois appelée « engrais vert », est une autre excellente option. Non seulement elle protège le sol, mais elle peut aussi y ajouter de la valeur nutritive et en améliorer la structure au moment où elle y est incorporée au printemps. Sommairement, après avoir nettoyé un peu le jardin, je disperse quelques semences de la culture de couverture sur les parcelles dénudées, je ratisse un peu… et voilà ! C’est fait ! Enfin… pas tout à fait. Bien que l’ensemencement soit très facile, il faut tenir compte de certains points. Commencez par calculer la superficie de la zone que vous allez ensemencer pour être sûr d’acheter la bonne quantité de semences. Tenez compte des besoins du sol, puisque différentes cultures de couverture fournissent différents éléments. Une recherche en ligne peut vous être utile, mais ne vous laissez pas intimider, essayez différentes choses et vous verrez ce que vous préférez. J’aime bien le trèfle incarnat et le seigle d’hiver, mais il y a également d’autres possibilités. Surveillez la température au moment du semis. Assurez-vous qu’il fait suffisamment chaud pour que votre culture de couverture puisse germer et pousser un peu avant l’arrivée de l’hiver. Établissez un plan pour le printemps. Vous devrez incorporer la culture de couverture dans le sol bien avant le moment des semis et certainement avant qu’elle ne monte en graines. Cette étape peut représenter beaucoup de travail, surtout si vous faites le travail à la main !

Résistez à l’envie

Résistez à l’envie de trop nettoyer le jardin. Ce conseil est plus difficile à suivre pour certains que pour d’autres. S’il vous reste quelques plantes dans le jardin, mais qui ne poussent plus, elles peuvent agir comme gardiennes du sol, jusqu’à un certain point. Je laisse mes haricots nains, comme je le ferais avec une culture de couverture et je les incorpore au printemps suivant. Je laisse aussi mes feuilles de chou vert et mon chou frisé, que je déchiquette peut-être un peu autour de la base et entre les plants, mais je ne les arrache pas. Ils produisent ainsi de délicieuses pousses au printemps que je peux récolter comme du brocoli germé, et j’obtiens ainsi quelques récoltes avant de retirer et de composter les plants entiers.

Se préparer au printemps

L’automne est le moment de se préparer à la saison suivante en plantant de l’ail et une culture de couverture, et en étalant du paillis. C’est aussi le moment idéal pour préparer le terrain en vue du jardin de l’année suivante. C’est à l’automne que je redessine mes allées de culture et que j’aménage mon espace de manière plus fonctionnelle pour l’avenir. J’ai observé de près mon jardin pendant toute la saison, et je sais donc où le sol se draine bien, où le soleil plombe le plus fort, où se trouvent les espaces ombragés, jusqu’où les boyaux que j’utilise peuvent aller facilement, et plus encore. À l’automne, ces informations sont toutes fraîches dans ma mémoire. En me fondant sur cette expérience et ces connaissances, je prends le temps de redessiner l’espace afin de produire un aménagement efficace et fluide. Je dessine sur papier une petite carte du jardin qui me donnera une longueur d’avance lorsque j’aurai à commander des semences dans quelques mois. Le travail que je fais maintenant contribue au succès du printemps prochain ; un petit peu de préparation peut faire des miracles.

Esthétique

Le caractère esthétique de l’espace est très important. C’est un aspect personnel, lié à la façon dont vous aborderez la prochaine saison. Nous avons tous notre propre sens de l’esthétique et il est très important que votre jardin endormi pendant l’hiver soit une source d’effervescence et d’anticipation pour la suite. Vous voulez avoir la certitude que votre sol est protégé, à l’abri des dangers, et traversera doucement les mois d’hiver en attendant le retour du printemps… et le vôtre.

 

Il existe de nombreuses façons de préparer votre jardin pour l’hiver. Choisissez celle qui vous convient le mieux. Vous pourrez toujours changer d’idée l’année prochaine. Amusez-vous bien en le faisant. Connectez-vous à votre espace. Une partie du travail peut être assez fastidieux et les éléments sont parfois impitoyables ; c’est pourquoi le succès vous semblera plus facile si vous vous assurez d’avoir les bons outils, vêtements et gants. Évidemment, plus il y a de mains, plus la tâche est aisée. Il n’y a rien de mal à corrompre amis et famille avec du thé, des biscuits et du chocolat chaud, ce qui vous donnera en plus l’occasion de passer du temps avec eux dans le jardin. Faites-en une occasion de rencontre dans une atmosphère détendue. C’est un excellent travail physique intégrant des étapes tangibles de début, de milieu et de fin. Le fait de savoir que votre jardin est bien protégé et en sûreté vous permettra de passer l’hiver en toute quiétude, et vous donnera un bon coup de pouce à l’arrivée du printemps.